Le symbolisme du corps peut être pratiquement résumé tout entier dans celui de la colonne vertébrale, cet arbre qui demande à être verticalisé et que l’on sait si peu verticaliser.
La fréquence des très gros problèmes de colonne vertébrale atteste que ce lieu du corps, plus que tout autre, parce qu’il est le centre, l’axe du milieu, nous parle constamment. Ensuite très peu de gens dans notre monde actuel (sauf dans le milieu du Yoga !) savent ce que veut dire vraiment verticaliser la colonne vertébrale en un sens autre que purement physique.
Reportons-nous au mythe d’Oedipe: lorsqu’Oedipe se présente devant la Sphinge, aux portes de Thèbes, la question qu’elle lui pose s’énonce ainsi « Quel est celui qui marche sur quatre pieds le matin, deux à midi et trois le soir ? » On pense toujours que celui qui va à quatre pattes le matin, c’est le petit enfant ; mais, en réalité, il s’agit de l’homme qui n’a pas encore réalisé sa qualité de verticalisation, qui recherche son identité profonde, réelle, ne sait pas d’où il vient, qui il est, ce qu’il fait dans ce passage sur terre.
La question de la Sphinge avait donc pour objet de provoquer une prise de conscience immédiate l’incapacité de l’homme à marcher sur ses deux pieds, à se tenir dans son midi, dans le milieu de lui-même (Extrait d’un texte très riche d’Annick de Souzenelle titré: Symbolisme de la colonne vertébrale et équilibre, publié dans le n°4 / Janvier 2009 de la Revue Française de Yoga : Equilibres sur les pieds).