Sortir de l’identification avec le flot de pensées

Voici une série de citations d’Eckhart Tolle que j’ai repêché sur le mur d’un de mes amis Facebook qui a la bien bonne idée d’en poster régulièrement… La plupart des illustrations ont également été choisies par ses soins.


Imaginez la Terre dépourvue de toute vie humaine et n’abritant que plantes et animaux. Y aurait-il encore un passé et un futur ? Parler du temps aurait-il encore un sens ? La question « Quelle heure est-il ? » ou « Quelle date sommes-nous ? » – s’il y avait quelqu’un pour la poser – serait vraiment insignifiante. Bien sûr, pour fonctionner en ce monde, nous avons besoin du mental ainsi que du temps. Mais vient un moment où ils prennent le contrôle de notre vie, et c’est alors que s’installent le dysfonctionnement, la souffrance et le chagrin.


Le royaume de l’Être, qui était masqué par le mental, se révèle. Tout d’un coup, un grand calme naît en vous, une insondable sensation de paix. Et au cœur de cette paix, il y a une grande joie. Et au cœur de cette joie, il y a l’amour. Et au cœur de tout cela, il y a le sacré, l’incommensurable. Ce à quoi on ne peut attribuer de nom.


Portez votre attention aux sons de la nature, nombreux et subtils : le bruissement des feuilles au vent, les gouttes de pluie qui tombent, le bourdonnement d’un insecte, le premier chant d’oiseau à l’aube. Donnez-vous complètement à l’écoute. Par-delà les sons, il se passe quelque chose de plus grand : ce sacré, la pensée ne peut le saisir.


Il faut avoir enduré un échec terrible, quel qu’il soit, ou bien avoir souffert d’une perte inestimable, pour se laisser attirer par la dimension spirituelle. Il peut s’agir au contraire de la réussite personnelle, qui, une fois vidée de son sens, se révèle être au fond un échec.


La spiritualité n’est pas croire en ceci ou cela, mais simplement sortir de l’identification avec le flot de pensées et donc vous trouvez soudainement qu’il y a une autre dimension plus profonde que la pensée en vous que j’appelle parfois « le silence », « la quiétude ».


L’illumination est tout simplement votre état naturel, la sensation de ne faire qu’un avec l’Être. C’est un état de fusion avec quelque chose de démesuré et d’indestructible. Quelque chose qui, presque paradoxalement, est essentiellement vous mais pourtant beaucoup plus vaste que vous. L’illumination, c’est trouver votre vraie nature au-delà de tout nom et de toute forme.


Quand l’ego dit : « je ne devrais pas avoir à souffrir », cette pensée vous fait souffrir encore plus… En réalité, et de façon paradoxale, vous avez besoin de dire « Oui » à la souffrance avant de pouvoir la transcender.


Quand vous percevez sans pensées, vous vous ouvrez à ce qui n’a pas de nom, au profond mystère qui imprègne tout ce qui existe, à la Présence du divin. Quand vous sentez cette Présence, vous réalisez qu’elle fait Un avec votre propre Présence – celui que vous êtes au-delà de la forme.


Ne luttez pas contre le corps, car ce faisant vous luttez contre votre propre réalité. Vous êtes votre corps. Le corps que vous voyez et touchez n’est qu’un léger voile d’illusion. En dessous se trouve l’invisible corps intérieur, la porte de l’Être, de la Vie Non Manifestée. Par le corps intérieur, vous êtes inséparablement reliés à cette Vie Une et non manifestée — sans naissance, sans mort, éternellement présente. Par le corps intérieur, vous ne faites pour toujours qu’Un avec Dieu.


Que vous viviez seul ou avec un partenaire, ceci reste la clé : pour que l’amour puisse fleurir, la lumière de votre présence doit être suffisamment forte pour que vous ne vous laissiez plus contrôler par le penseur ou le corps de souffrance et que vous n’assimiliez plus ceux-ci à ce que vous êtes. Vous connaître comme étant l’Être derrière le penseur, le calme derrière le parasitage du mental, l’amour et la joie derrière la souffrance, c’est cela la liberté, le salut, l’illumination.


La plus grande partie de la souffrance humaine est inutile. On se l’inflige à soi-même aussi longtemps que, à son insu, on laisse le mental prendre le contrôle de sa vie. Autrement dit, plus on est identifié à son mental, plus on souffre. La douleur et la souffrance sont inévitables tant et aussi longtemps que vous êtes identifié à votre mental, c’est-à-dire inconscient spirituellement parlant.


Si en regardant un arbre, vous en percevez le calme, vous devenez calme à votre tour. Vous voilà en relation sur un plan très profond. Vous ressentez l’unité avec tout ce que vous percevez dans et par ce calme. Se sentir uni à tout, c’est aimer. Photo de la miniature by Joshua Earle

Les commentaires sont clos.