Le rêve pour le peule sénoï

Le peuple sénoï de ce que l’on appelle aujourd’hui la Malaisie fournissait semble-t-il, l’exemple documenté d’une ethnie traditionnelle qui accordait au travail créatif sur le rêve une valeur exceptionnellement importante. Dans son livre Créative Dreaming, Patricia Gardfield présente des techniques de rêves attribuées aux Sénoï par l’anthropologue Kilton Stewert. D’après celui-ci, les Sénoï portaient au travail sur les rêves une attention inhabituelle; ils avaient élaboré des méthodes complexes pour influer sur les rêves et pour en recevoir une inspiration créatrice – par l’encouragement, l’autosuggestion, et la discussion quotidienne des rêves. P. Gardfield résumait ainsi les buts majeurs du travail sur le rêve des Sénoï: affronter et surmonter un danger au sein d’un rêve, accepter des expériences agréables au sein d’un rêve et les rechercher, et provoquer un dénouement positif ou créatif. Il est possible que les effets intégrateurs de ce travail déterminent une diminution de la fréquence des maladies mentales. Par la suite, cependant, les chercheurs n’ont pu vérifier les affirmations de Stewart selon lesquelles la société sénoï se rapprochait d’un idéal utopique.

On peut supposer qu’il y avait chez les Sénoï une forte motivation à développer la maîtrise des rêves parce que leur tribut faisait grand cas de ces capacités. Des chercheurs contemporains signalent que l’aptitude à orienter les rêves vers une issue positive semble avoir plusieurs conséquences, parmi lesquelles on trouve une confiance en soi et une créativité accrues (Extrait de l’introduction par Michael Katz du Yoga du rêve de Nakhai Norbu).

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