La nécessité du prana, ce souffle de vie

Dès que le prana déserte le corps, la conscience le quitte aussi, parce que le prana et la conscience sont les deux pôles d’une source unique: le Soi. La Prashnopanishad dit: « Le prana est né du Soi. De même que l’ombre accompagne un homme, ainsi le prana est fixé sur le Soi… » (3:3)

A la mort, quand le souffle s’arrête et que le prana s’en va, la force qui maintenait la cohésion du corps dégénère et celui-ci, en conséquence, fait de même. D’où la comparaison du souffle et du prana à un fil dans la Brihadaranyaka Upanishad: « En vérité, c’est par l’air, comme par un fil, que ce monde et tous les êtres sont tenus ensemble. De ce fait, il est dit qu’à la mort d’une personne, ses membres se défont parce qu’ils sont tenus ensemble par l’air, comme par un fil. » Tant que le prana est retenu, le corps ne meurt pas.

Depuis le moment de la conception jusqu’au quatrième mois, le foetus vit purement du prana de la mère. Il est comme une tumeur dans le corps de la mère. Passé le quatrième mois, l’entrée du prana dans le foetus signe le début de la vie individuelle. Alors que les pranas individuels commencent à bouger, les fonctions corporelles se mettent à fonctionner d’une manière pour ainsi dire autonome, quoiqu’il faille attendre la naissance et le premier souffle pour que le prana de l’enfant devienne indépendant.

Sans le prana, nous ne serions que des corps en décomposition, dépourvus de toute capacité de voir, de se déplacer ou d’entendre. On trouve dans la Prashnopanishad une histoire charmante pour illustrer ce point: « Les divinités (du corps) sont l’éther, l’air, le feu, l’eau et la terre, la parole, le mental, l’oeil et l’ouïe. Voyant leur propre splendeur, ils se vantèrent: « Nous sommes les maîtres du corps parce que, sans nous, le corps n’existerait pas. » Mais Prana, leur chef, s’adressa à eux en ces termes: « Ne vous méprenez-pas. C’est moi seul qui, en me divisant en cinq, étaie et maintiens ce corps dans son intégrité. » Mais les autres divinités restèrent incrédules. Alors Prana, dans un mouvement de rage, se retira du corps d’un seul coup. Sans coup férir, les divinités se retrouvèrent toutes dehors à sa suite et, dès que Prana revint, les divinités récupérèrent leur place accoutumée. Tout comme les abeilles délaissent la ruche quant leur reine s’en va et y reviennent quant elle y retourne, ainsi se comportèrent les divinités. Comblées par cette démonstration, toutes rendirent hommage à Prana. » (Extrait de Prana, Pranayama, Prana Vidya, p. 4)


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