L’étirement du nerf de vie

Voici dans ce blog la première d’une séries de réflexions et de conseils sur différentes postures (assana) que nous avons coutume de réaliser…

Commençons avec l’étirement du nerf de vie (Paschimottanâsana).

« Nerf de vie » fait référence au nerf sciatique, le plus gros et le plus long nerf de l’organisme. Ce nerf prend naissance dans le bas du dos, il est issu de fibres venant des deux dernières racines lombaires (L4 et L5) et des trois premières racines sacrées. Il sort ensuite du petit bassin pour s’engager verticalement dans la loge postérieure de la cuisse jusqu’à l’arrière du genou (fosse poplitée) où il se sépare en deux branches: le nerf tibial et le nerf fibulaire commun. Sa fonction est double, d’une part motrice, il assure l’extension de la cuisse, la flexion de la jambe et les flexion / extension du pied; et d’autre part sensitive, faisant remonter l’information des faces latérale et arrière de la jambe et de l’ensemble du pied.

Instructions :

  • assis, jambes étendues devant, pieds joints ou légèrement écartés.
  • pouce et index de chaque main tiennent fermement les gros orteils (le pouce presse sur l’ongle de l’orteil).
  • poitrine posée sur les cuisses et tête posée sur les genoux.
  • dans la pratique dynamique de cette posture, on distingue deux phases. A l’inspir le tronc se redresse et éventuellement les bras sont portés au dessus de la tête. A l’expir, le tronc s’incline vers l’avant, la poitrine est posée sur les cuisses et la tête sur les genoux. Souffle et mouvements du corps sont ainsi parfaitement coordonnés.

Finalité et bénéfices :

L’étirement du nerf de vie (sciatique) est une des grandes postures du Yoga. Elle étire tout l’arrière du corps, notamment l’arrière de la colonne vertébrale et l’arrière des membres inférieurs.

Dans la pratique dynamique de cette posture, la flexion du tronc vers l’avant masse les viscères de la cavité abdominale, elle est ainsi recommandée en lutte contre la constipation dans les cas de paresse intestinale.

Du point de vie énergétique, il est dit que cette posture immobilise prana et apana, limite le passage des souffles dans les deux nadis latéraux (ida et pingala) et favorise l’ouverture du canal central.

Risques et bons aménagements :

Les occidentaux appellent souvent cette posture la « pince », et effectivement elle a bien l’apparence d’une pince qui se ferme. Cette appellation est intéressante car lorsque la posture est mal exécutée, c’est à des « pincements » dangereux des disques intervertébraux qu’elle expose.

Cette posture (tout comme d’autres étirements avant) est souvent mal exécutées car la flexion n’est pas suffisamment réalisée au niveau des hanches, la pliure en deux est plutôt observée au niveau de la taille (la colonne est enroulée), engendrant des contraintes vertébrales importantes et éventuellement des écrasements dangereux des disques intervertébraux.

En particulier les personnes souffrantes de lombalgies ou ayant une fragilité avérée à ce niveau doivent s’entourer de précautions et apporter un soin particulier à l’adaptation de cette posture.

L’objectif à garder en mémoire lors de l’exécution de cette posture est d’allonger et d’étirer le dos (auto-grandissement) et non de tasser les lombaires.

  • Se pencher en avant depuis les hanches, sans arrondir le bas du dos. Limiter l’amplitude de la flexion en conséquence. Rehausser le bassin avec un coussin ou une couverture pliée permet d’augmenter d’autant cette amplitude de flexion.
  • Au besoin, pour les personnes fragiles et afin de tout de même saisir les gros orteils, il peut être envisagé de plier les genoux. Plier les genoux limite la tension dans les muscles ischio-jambiers (souvent trop courts) et cette seule adaptation permet de maintenir un dos droit et sécurisé.

Il n’est pas facile de trouver sur le web un sujet réalisant cette posture sans arrondir le dos, je n’en ai trouvé qu’une seule, qui illustre maintenant ce texte: source de l’illustration: Degasquet Institut – www.degasquet.com

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