Agnisara Kriya, la technique

Dans Agnisara Kriya, c’est la sangle abdominale qui est l’élément actif. C’est la sangle qui masse et pétrit littéralement tout le contenu du ventre et cela se fait soit a) en continuant à respirer, soit b) en rétention de souffle à poumons vides, cette dernière technique étant la plus avancée (article extrait de la Revue Yoga n°250 – mars-avril 1992  – André Van Lysebeth).

Lisez également la première partie de cet article: Agnisara Kriya, l’action de l’essence du feu.

La position sera, au choix, padmasana, le lotus, ou Vajrasana, position assis sur ou entre les talons, ou tout simplement debout. Si l’on pratique de grand matin, peu de temps après s’être levé, juste après sa douche, c’est souvent debout qu’on activera son feu digestif. Dans tous les cas, et notamment en Vajrasana, on écartera bien les genoux et on posera les mains juste au-dessus des rotules, les bras servant d’appui au tronc. Admettons que vous pratiquiez debout, et rien ne vous empêche d’essayer tout de suite, à la condition que le dernier repas soit déjà à plus de trois heures d’ici, l’écartement des pieds sera d’environ la largeur des épaules. Suite de l’article sous ces deux vidéos >>>


Pratique sans rétention (en continuant à respirer) – En travaillant uniquement avec la musculature de la sangle abdominale, il s’agit, en succession assez rapide, de gonfler puis de rétracter le ventre, ou comme le dit la Gheranda Samhita, de repousser le nombril le plus près possible de la colonne vertébrale. Conséquence du mouvement d’expansion puis de retrait du ventre, l’air entre et sort passivement des poumons sans qu’on ait à s’en préoccuper. D’ailleurs, au point de vue respiratoire, cela nous donne une sorte de Bhastrika (soufflet) spontané. II s’agit de gonfler le ventre au maximum et ensuite de le rétracter à son volume le plus réduit possible. L’air entre quand on gonfle, sort quand on repousse les organes vers l’arrière. Quant au rythme, il devrait être d’une seconde environ pour gonfler le ventre, idem pour le rétracter. Certains yogis travaillent même plus vite, mais la règle absolue est de ne pas sacrifier l’ampleur du mouvement à la vitesse. Gonfler au maximum, rétracter idem ! Quand le rythme s’accélère trop, les mouvements d’expansion et de retrait du ventre deviennent superficiels donc bien moins efficaces. Au début, on se contentera de pratiquer pendant une minute, soit environ une trentaine de mouvements complets. Puis, une semaine plus tard, on rajoute une minute et ainsi de suite à la condition que cela n’entraîne pas de fatigue. Cinq minutes constituent une très bonne moyenne à laquelle on peut arriver graduellement après quelques semaines.

Pratique en rétention à vide –  Cette technique est la plus couramment employée par les yogis car c’est la plus efficace, celle où le massage est le plus important. Tout reste inchangé en ce qui concerne la posture. Après une profonde inspiration, on vide les poumons à fond, on s’appuie bien sur ses genoux avec les bras tendus et l’on relaxe brièvement la sangle abdominale puis, sans reprendre d’air, on gonfle et rétracte le ventre sur le rythme d’une seconde pour gonfler, une pour repousser le nombril vers l’arrière, comme ci-dessus. On continue ainsi sans reprendre haleine et quand cela cesse d’être agréable, on relâche la sangle et on réinspire. Cela constitue un cycle. Après quoi on respire normalement jusqu’à ce que l’on ait retrouvé son souffle normal. Puis on recommence. Le nombre « cent» évoqué par la Gheranda Samhita n’est pas à prendre à la lettre: tout dépend du temps dont on dispose et surtout il ne faut pas vouloir être plus catholique que le pape, il faut donc rester dans la zone de confort.

Au début, la sangle abdominale, peu habituée à travailler, se fatigue et proteste: laissons-lui le temps de s’entraîner! Donc, pas d’excès de zèle ! Certains yogis recommandent, avant de faire Agnisara, de boire un grand verre d’eau fraîche. Certains disent aussi qu’il faut pratiquer Agnisara après être passé à la toilette et avoir vidé son côlon. D’autres, au contraire, affirment que c’est justement Agnisara qui activera le côlon et provoquera son évacuation. Alors, qui suivre ? Essayer les deux et voir quel sera le verdict de son propre corps. Laquelle des deux techniques choisir ? La plus efficace, donc à poumons vides ? Pas nécessairement, même si on est en mesure de pratique en rétention à vide sans difficultés. En effet, je rappelle que la formule sans rétention s’accompagne automatiquement d’une sorte de soufflet (Bhastrika) spontané. Si vous avez l’habitude d’inclure suffisamment de techniques respiratoires dans votre pratique yogique, vous avez le choix entre les deux. Sinon, restez-en à la technique sans rétention qui, en plus de la kriya, vous ventile bien les poumons, c’est-à-dire rejette un maximum d’air usé qui stagne dans les poumons, ce qui n’est pas négligeable

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